Les erreurs de débutants
Celui qui n’a jamais commis d’erreur est celui n’a jamais rien fait… Oui mais il est toujours mieux de savoir à l’avance quelles sont les erreurs les plus fréquentes que l’on peut commettre ! Je vous répertorie ici les pièges à éviter quand on débute dans l’investissement financier et qu’on commence à gérer son patrimoine en autonomie.
Dernière mise à jour : novembre 2024
Sommaire
- Erreur n°1 : manquer de patience
- Erreur n°2 : mettre tous ses oeufs dans le même panier
- Erreur n°3 : penser être meilleur(e) que les autres
- Erreur n°4 : sous-estimer la fiscalité et les frais courants
- Erreur n°5 : sous-estimer les biais cognitifs
- Erreur n°6 : vouloir trop optimiser
- Erreur n°7 : essayer de prédire l’avenir
- Erreur n°8 : accorder une confiance aveugle aux professionnels
- Erreur n°9 : oublier l’équation fondamentale de l’argent
- Erreur n°10 : commencer à investir son argent trop tard
- Bonus – Erreur n°11 : ne pas profiter de son argent !
Erreur n°1 : manquer de patience
Faire fructifier son patrimoine peut s’avérer simple sans être chronophage (surtout si vous optez pour l’investissement passif), mais cela prend toujours beaucoup de temps. Il vous faudra des décennies pour récolter le fruit de vos investissements, et il faut en avoir conscience quand on démarre à gérer son argent.
Ainsi, cela implique deux choses importantes :
- Il faut démarrer à gérer son patrimoine le plus tôt possible, dès que vous avez un peu d’argent de côté. Aussi modeste soit votre épargne, ne la laissez pas dormir, encore moins mourir !
- Au contraire, si vous avez des gros projets de dépenses à court terme (achat de résidence principale, création d’une entreprise, etc.), ou si pour vous, il n’y a que le présent qui compte, ou si vous estimez avoir déjà bien vécu et que vous souhaitez en profiter dans les prochaines années, alors n’espérez pas faire de gains miraculeux en moins de 8 ans. Il est peut-être préférable de profiter de votre argent, sans prise de tête !
Erreur n°2 : mettre tous ses oeufs dans le même panier
Les risques sont tellement multiples et variés qu’aucun actif financier n’est à l’abri ! En finance, rien n’est impossible, tout est question de probabilité. Et malheureusement, il est impossible de prévoir ces fameux événements très rares, appelés les « cygnes noirs » qui peuvent provoquer des baisses importantes et brutales de certains produits financiers (actions ou obligations ou immobilier, etc.).
C’est donc pour limiter les risques que la diversification fait partie des règles élémentaires en gestion financière. Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier signifie ici qu’il faut investir dans différents types de produits, et ne jamais consacrer la majorité de son épargne dans une action ou dans un seul bien immobilier par exemple.
Ainsi, c’est pour cela que je vous conseille :
- d’avoir une épargne de précaution sur des livrets réglementés, une assurance-vie et un plan d’épargne actions afin de réduire les risques liés à la fiscalité.
- de diversifier vos placements en actions au travers des trackers ou ETF Monde.
- de diversifier vos placements immobiliers au travers des SCPI ou SCI.
- de rester prudent avec le PEA-PME car il n’est pas diversifié (vous êtes centré uniquement sur les petites entreprises françaises), de ne l’utiliser que si vous avez rempli complètement votre PEA et que vous avez une assurance-vie déjà bien garnie
Erreur n°3 : penser être meilleur(e) que les autres
Sur les marchés financiers, à chaque fois que vous achetez un titre, sachez qu’en face une personne vous le vend. Et vous êtes donc tous les deux à penser faire une bonne affaire ! En finance, il faut savoir rester humble : vous êtes en compétition contre des milliers d’investisseurs expérimentés armés des meilleurs outils informatiques.
Ne surestimez pas vos capacités d’analyse et de prédiction : vous ne battrez pas les marchés sans avoir de la chance. Donc ne cherchez pas à réaliser des gros coups ou trouver des opportunités que personne n’aurait vues. Pourquoi feriez-vous forcément mieux que les autres ?
Si vous ne savez pas quelle action acheter, alors le mieux c’est de les acheter toutes au travers d’un ETF Monde (produit financier qui regroupe des milliers d’entreprises). C’est ça l’investissement passif : cela part de l’idée qu’on ne peut pas battre le marché, qu’on ne sait pas faire de gros coups sans prendre de grands risques, et donc que le mieux est de suivre la tendance globale. Non seulement c’est rapide et simple, mais en plus, c’est ce qu’il y a de plus efficace sur le long terme !
Erreur n°4 : sous-estimer la fiscalité et les frais courants
Si vous avez une capacité à épargner et donc à investir, c’est que vous êtes très certainement soumis à l’impôt sur les revenus. Si ce n’est pas le cas, cela ne veut pas dire que vous ne payez aucun impôt puisque tout le monde doit aussi s’affranchir des prélèvements sociaux sur la plupart des plus-values ou des revenus générés.
Mais savez-vous à combien s’élève cette fiscalité et quel pourcentage cela impacte sur vos revenus ? Aujourd’hui, le montant global des prélèvements sociaux uniquement s’élève à 17,2 % (pour rappel : c’était 1,1 % lors de la création en 1991). Ces prélèvements sociaux sont à payer sur la plupart des plus-values et des revenus (comme les salaires par exemple). C’est loin d’être négligeable : sur 10 000 euros de plus-values dans un PEA, cela représente 1 720 euros !
Et en plus des prélèvements sociaux, vous pouvez être soumis à l’impôt sur les revenus dont le pourcentage d’imposition dépend de votre tranche :
- 0 % pour les revenus très faibles
- 11 % pour la première tranche
- 30 % pour la deuxième tranche, elle concerne les revenus plus aisés
- 41 % pour la troisième tranche, surtout pour les revenus élevés
- 45 % pour la dernière tranche, qui touche que les plus riches aux revenus très élevés
Donc si vous ajoutez à cela les 17,2 % de prélèvements sociaux, vous comprenez vite que dans certaines conditions, vous pouvez payer jusqu’à presque la moitié de vos plus-values en impôts ! Heureusement, depuis 2018, les particuliers peuvent opter pour le PFU ou Prélèvement Forfaitaire Unique, un taux unique de 30 % pour payer l’ensemble des prélèvements sociaux et l’impôt sur les revenus, sur toutes les plus-values issues de capitaux (actions, obligations, titres participatifs, etc.).
Néanmoins, ce taux de flat tax à 30 % est loin d’être négligeable. C’est pour cela qu’il faut absolument privilégier les supports d’investissement qui ont une fiscalité très légère comme les livrets réglementés (Livret A, LDDS), le PEA (Plan Epargne Actions) et l’assurance-vie. A long terme, et sur plusieurs années, vous allez économiser des milliers voire des dizaines de milliers d’euros d’impôts ! Et au contraire, fuyez les comptes-titres ordinaire, les super livrets ou livrets boostés, sauf si vous n’êtes pas soumis à l’impôt sur les revenus.
Erreur n°5 : sous-estimer les biais cognitifs
Comme tous les êtres humains, nous sommes soumis à des biais cognitifs, c’est-à-dire que notre cerveau nous induit en erreur ou nous fait réfléchir de manière biaisée, ce qui peut nous amener à prendre de mauvaises déceissions. Cela est vrai pour la vie de tous les jours, et donc aussi pour les choix financiers ou budgétaires que nous faisons.
Notamment, faites attention au biais de confirmation : votre cerveau va sélectionner que les informations qui vous confortent dans vos convictions et vos croyances. Vous êtes convaincu de faire un gros coup en achetant une action en particulier ? Le biais de confirmation va vous conforter dans vos raisonnements, et vous risquez de miser bien plus que de manière raisonnable.
Le biais de conformité va, quant à lui, vous pousser à réagir comme les foules, à foncer dans les bulles juste avant leur éclatement ou alors à être très pessimiste et prudent pendant les crises, périodes où on peut au contraire faire de très bonnes affaires.
Le biais d’aversion à la perte risque aussi de vous prendre des mauvais choix, de ne pas oser vendre pour limiter la casse, et persister dans votre erreur. Ou alors, ne pas réussir à traverser des mauvaises passes, et vendre au plus bas au moment où la crise est au plus fort.
Enfin, et cela rejoint l’erreur n°3, attention au biais d’excès de confiance : vous n’avez pas la science infuse et vous n’êtes pas un meilleur prévisionniste que les meilleurs professionnels armés des meilleurs outils de traitement d’informations.
La meilleure façon de lutter contre ses biais cognitifs est de se fixer une stratégie claire, rationnelle, et de l’appliquer sans état d’âme. Et la meilleure stratégie reste l’investissement passif comme cela a été maintes fois démontré, aussi bien par les chercheurs que les practiciens !
Erreur n°6 : vouloir trop optimiser
Si vous commencez à gérer vos portefeuilles financiers et que vos premiers gains commencent à se faire sentir, alors vous allez vite vouloir chercher à gagner encore plus et à optimiser. C’est souvent une erreur que font les débutants en gestion financière : ils cherchent à optimiser absolument toutes leurs décisions et leurs choix.
Si l’optimisation fiscale et financière reste une pratique courante chez les professionnels, elle n’a d’intérêt que pour des montants très élevés. Et encore, la répartition parfaite ou le portefeuille partfait n’existe pas en pratique, c’est une illusion qui provient de la théorie quand toutes les hypothèses de modélisation sont parfaitement vérifiées… Chose qui n’arrive jamais dans la réalité !
Vouloir trop optimiser vous fera non seulement perdre du temps mais risque aussi de vous faire perdre de l’argent en frais de transactions (si vous faites plus de transactions que nécessaires pour essayer de trouver le portefeuille parfait). Quand on gère son argent, il faut savoir accepter que tout ne peut pas être parfait et qu’il est illusoire de croire qu’on peut toujours faire mieux en termes de rendements et de risques.
Erreur n°7 : essayer de prédire l’avenir
Toutes les études scientifiques l’ont démontré, il est impossible de prédire l’avenir et encore moins dans la gestion financière. Toutes les techniques existantes peuvent aider à la décision, sous certaines conditions mais pour le commun des mortels et l’investisseur particulier, il est totalement inutile de chercher à prédire le futur.
Non, vous ne pouvez jamais être sûr de vendre au plus haut, ni d’acheter au plus bas. De même, vous ne pouvez pas être celui qui a déniché un pépite avant tout le monde ou qui sait avec certitude quel secteur va exploser dans les prochaines années ou quand aura lieu la prochain crise boursière. Il faut accepter que l’avenir est fait d’aléas et d’imprévus, et donc que vos investissements peuvent baisser en valeur pendant une période plus ou moins longue.
Si on ne peut pas prédire l’avenir, c’est une raison de plus pour bien se préparer à toutes éventualités ! D’où l’importance d’avoir une épargne de précaution, de diversifier correctement ses placements et d’investir progressivement. Une fois cela compris, vous éviterez ainsi de regarder tous les jours les cours de bourse ou la valorisation de vos investissements : c’est une habitude qui ne vous apportera rien à part du stress inutile !
Erreur n°8 : accorder une confiance aveugle aux professionnels
Il n’est pas question ici de dénigrer les professionnels, encore moins de sous-estimer leurs compétences. Mais soyez lucide dans vos relations avec les différents intervenants professionnels que vous pourriez éventuellement rencontrer lors de la gestion de votre patrimoine.
En effet, ces profesionnels ont tous des biais parce que vous êtes pour eux des clients. Donc qu’ils soient formateurs, banquiers, conseillers, gestionnaires de patrimoine, ils ont tous à gagner à vous vendre certains produits financiers, certaines assurances ou mêmes certains conseils.
De plus, les études ont montré que la quasi-totalité des gestionnaires de fonds n’arrivent pas à surperformer significativement les marchés, quand on tient compte des frais de gestion. Autrement dit : vous gagnerez plus à faire de l’investissement passif au travers de trackers que de passer par un gestionnaire de portefeuilles.
Enfin, avec toutes les ressources disponibles, tutoriels, guides pratiques sur Internet, et les comparatifs de banques, assurances, comptes bourses, etc., accessibles à tous, vous avez tous les moyens pour gérer en autonomie votre patrimoine sans passer par un professionnel. Vous gagnerez à la fois du temps et de l’argent, et du savoir !
Erreur n°9 : oublier l’équation fondamentale de l’argent
Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose autour de l’argent, c’est son équation fondamentale :
Argent = Temps x Travail x Chance
Je vous avoue que j’ai totalement inventé cette équation. Si jamais vous l’avez trouvée ailleurs, je suis preneur. Ce qui compte, c’est ce qu’elle signifie que pour être riche, il n’y a pas dix mille solutions :
- Soit vous avez énormément de temps devant vous, et vous faites fructifier votre argent pendant tout ce temps
- Soit vous travaillez énormément pour générer beaucoup de revenus
- Soit vous avez beaucoup de chance (héritage, gagnant à un jeu de hasard, grosse réussite ponctuelle en trading, etc.)
- ou bien, comme 99 % des gens, vous aurez de l’argent en faisant un mix de ces trois facteurs !
Mais ne croyez jamais ceux qui vous vendent une solution pour obtenir beaucoup d’argent à coup sûr, sans effort et très rapidement. Cela ne peut être qu’une arnaque !
Erreur n°10 : commencer à investir son argent trop tard
La plus grande force dans l’investissement reste et restera toujours les intérêts composés : ce sont les nouveaux intérêts (plus-values, dividendes, rémunération d’un prêt…) produits par des intérêts plus anciens. En gros, c’est comme l’effet « boule de neige » appliqué à l’argent : plus le temps passe, et plus l’argent produit de l’argent.
Il est primordial d’investir son argent le plus tôt possible ! Gagner 10 ans d’investissement, c’est facilement doubler voire tripler la somme obtenue à la fin. C’est bien plus efficace d’investir tôt et régulièrement, plutôt que d’investir une grosse somme d’argent à 5 ans de sa retraite…
Ainsi je vous invite très fortement à commencer à investir dès maintenant, même si ce n’est que des petites sommes tous les mois que vous pouvez économiser (quelques dizaines d’euros). Et si vous avez des enfants, faites de même en mettant de l’argent régulièrement de côté pour eux, dès maintenant, et surtout en l’investissant de manière diversifiée. A long terme, clairement, les ETF Monde s’avèrent être la solution la plus rentable.
Bonus – Erreur n°11 : ne pas profiter de son argent !
Et enfin, l’erreur que font la plupart des débutants quand ils gèrent leur argent, c’est qu’ils ne profitent plus de leur argent ! Tellement obnubilés par amasser toujours plus de gains et réduire les dépenses, vous pouvez oublier tout simplement que votre argent est à votre service et non le contraire.
J’aime souvent le répéter : vous n’emporterez pas votre argent dans votre tombe, et vos comptes en banque ne vous serviront à rien sur votre lit de mort. Ce sont les souvenirs de votre vie et ce que vous avez fait de votre vie qui vous sera le plus utile.
Donc n’oubliez pas qu’on gère son patrimoine avant tout et uniquement pour en profiter ! Ou alors en faire profiter les autres 😉 Quand on voit le nombre de personnes très riches mais qui sont malheureuses… Ne devenez pas comme cela, et profitez de votre argent tant qu’il est encore temps !